

Alberto Giacometti à l'Académie de la Grande Chaumière © Fondation Giacometti
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Alberto Giacometti à l'Académie de la Grande Chaumière © Fondation Giacometti
Alberto Giacometti a vécu et travaillé à Montparnasse entre 1922 et 1966. Comment l’atmosphère artistique, politique et sociale de Montparnasse a-t-elle évoluée au cours de cette période ? Pour le découvrir, un cycle de cours d'histoire de l'art est proposé par cinq spécialistes de chacune des décennies retracées.
4 octobre : Les années 1920, par Marine Nédélec
8 novembre : Les années 1930, par Marion Alluchon
13 décembre : Les années 1940, par Amanda Herold-Marme
10 janvier : Les années 1950, par Cecilia Braschi
14 février : Les années 1960, par Camille Paulhan
Cette séance aura pour but de plonger l’auditeur dans le Paris des années 1920, et plus particulièrement au sein de Montparnasse. Grand rival de Montmartre, ce quartier devient fort à la mode à la fin des années 1910, après la guerre. De la Coupole au Dôme en passant par la Closerie des Lilas, puis par les ateliers d’artistes et les académies, se croisent de nombreux peintres, écrivains, collectionneurs et mondains. De ces Montparnos, la postérité retiendra entre autres les noms du Groupe des Six, de Kiki, Foujita, Robert Desnos et Youki, Man Ray ou encore de Zadkine.
Marine Nédélec est historienne de l’art. Elle vient de soutenir sa thèse sur la réception critique de Dada et du surréalisme dans la presse française des années 1920, à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle poursuit cette année ses activités d’enseignement à l’EAC, PSL et l’École du Louvre, tout en continuant ses recherches sur Dada et le surréalisme.
Avec le quartier de Montparnasse pour trame de fond, la séance tentera de restituer l’atmosphère politique, sociale et artistique des années 1930. Entre l’angoissante montée des fascismes et la vivacité des luttes communistes, la décennie est riche en débats politiques que les artistes, parisiens de longue date ou réfugiés apatrides, ne manquent pas d’investir. Chacun suivant sa faction, au travers d’un réalisme retrouvé, d’une abstraction érigée en langage universel ou d’un surréalisme joyeusement iconoclaste, ils réinterrogent la place de l’art dans la société et cherchent à en réaffirmer, en pleine crise, la part d’humanité.
Marion Alluchon est historienne d’art, auteure d’une thèse de doctorat portant sur la reconnaissance de l’art naïf en France et aux Etats-Unis (1886-1948) soutenue à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2016. Son activité se compose de recherches et d’enseignements pour diverses structures comme L’Ecole du Louvre, l’Institut français de la Mode ou AWARE-Archives of Women Artists, Research and Exhibitions. Depuis 2008, elle est également responsable de l’art contemporain à l’Institut suédois à Paris.
Ce cours propose d’explorer le contexte artistique de Montparnasse des années sombres de l’Occupation nazie jusqu’à l’euphorie puis la désillusion de l’après-guerre. Nous commencerons par évoquer les paradoxes de la vie culturelle parisienne de 1940 à 1944, qui continue avec l’accord de l’Occupant malgré la censure, l’exclusion et la condamnation de l’art moderne comme « dégénéré ». Nous étudierons la divergence des réponses des artistes à cette configuration. Ensuite, nous explorerons les artistes et les œuvres propulsées sur le devant de la scène parisienne dans l’après-guerre, lorsque Paris cherche à redorer son blason après les années noires et à défendre sa position de capitale des arts. Tout au long de notre cours, nous chercherons à situer la vie et l’œuvre de l’artiste suisse Alberto Giacometti dans ce contexte complexe et mouvementé, aux côtés de ces contemporains comme Pablo Picasso, Jean Fautrier et bien d’autres.
Amanda Herold-Marme est docteure en histoire de l’art. Elle est auteure d’une thèse sur les artistes espagnols à Paris et leur engagement politique, de la guerre d’Espagne jusqu’à la dictature franquiste. Ses dernières publications figurent dans des catalogues d’exposition édités par le Ministre de la Justice espagnol, le Musée-national Picasso Paris et le Museo Nacional Centre de Arte Reina Sofia de Madrid, entre autres. Elle enseigne l’histoire de l’art à Paris en se consacrant à la promotion de Julio et Roberta González au sein de Julio González Administration.
Dressant un panorama de l’art des années 1950, cette conférence se concentrera sur la scène parisienne et montparnassienne, tout en rendant compte des nouvelles conjonctures internationales qui entraînent l’éclosion de nouveaux pôles de l’art moderne. Figuration, abstraction lyrique, art informel, art cinétique, expressionnisme abstrait sont parmi les tendances artistiques qui marquent une décennie de transition importante, entre reconstruction et guerre froide, croissance économique et décolonisation.
Docteure en histoire de l’art, Cecilia Braschi est spécialiste des mouvements d’art abstrait européens et sud-américains et des circulations artistiques entre ces deux continents dans les années 1940-1960. Chargée de recherche et de conservation à la Fondation Giacometti entre 2005 et 2012, elle a aussi publié plusieurs études sur Alberto Giacometti et participé à de nombreuses expositions de cet artiste. Depuis 2015, elle est responsable des expositions pour l’Hôtel de Caumont - Centre d’art, à Aix-en-Provence.
Cette conférence se propose d’aborder la richesse de la vie artistique du quartier de Montparnasse autour des années 1960. Une nouvelle génération d’artistes a investi le quartier, notamment autour de l’impasse Ronsin et de Constantin Brancusi : des personnalités aussi variées que François-Xavier et Claude Lalanne, Jean Tinguely, Larry Rivers ou Max Ernst ont habité et travaillé dans les ateliers voisins du sculpteur roumain. C’est également là, au début de la décennie, que Niki de Saint Phalle réalise ses premiers Tirs, qu’Arman expérimente ses Colères ou que l’artiste argentine Marta Minujín met à exécution son action Destruction. À quelques rues de là, d’autres espaces de sociabilité ont animé le quartier : l’atelier d’Yves Klein rue Campagne-Première, la célèbre brasserie La Coupole ou encore l’American Center, situé boulevard Raspail, autant de lieux qui seront au cœur de cette séance.
Camille Paulhan est historienne de l’art, critique d’art et enseignante. Elle est l’auteure d’une thèse de doctorat portant sur le périssable dans l’art des années 1960-1970, soutenue en 2014. Membre de l’Association internationale des critiques d’art, elle publie régulièrement dans des revues spécialisées et des catalogues d’exposition. Elle enseigne en écoles supérieures d’art.
Un mardi par mois, entre octobre 2022 et février 2023
De 18h30 à 20h30
Au Giacometti Lab, 9 rue Victor Schœlcher, 75014 Paris