Fondation Giacometti

La forme de cette oeuvre est un prolongement des sculptures cubisantes, en forme de plaques aux influences primitives et totémiques, que Giacometti réalisait dans les années 1927-1928. Alors que dans les pièces antérieures les signes en relief apposés sur les plaques étaient très marqués, ici le relief est très subtil, fait de concavités légères, d'incisions fines et d'arrondis délicats. C'est la lumière qui anime l'oeuvre, créant une ambiguïté entre le plein et le creux selon des pistes que les sculpteurs exploraient à l'époque. Commentant une oeuvre proche dans « Cahiers d’art » en 1929, Christian Zervos l'opposait aux plaques cycladiques, pour regretter : « si l'on supprimait une quelconque partie de l'oeuvre exposée de Giacometti, on s'apercevrait que celle-ci se trouverait désorganisée, du fait que son unité repose davantage sur l'apparence que sur des qualités intrinsèques de plastique. » Ce commentaire critique est au contraire un parfait résumé de l’effort de Giacometti pour condenser la figure et l'espace qui l'entoure de façon indissoluble. La première exposition de cette œuvre, d'abord éditée en plâtre, n'est pas connue avec certitude. Elle fut fondue en bronze après le décès de l'artiste.

Signature et numéro de fonte gravés à l'arrière du socle " Alberto Giacometti 1/6 "

Annette GIACOMETTI
The Museum of Modern Art
Collection particulière