Du 31 janv. au 18 avril 2010

Alberto Giacometti. Die Frau auf dem wagen, Triumph und tod

Stiftung Wilhem Lehmbruck Museum-Zentrum
Duisburg, Allemagne
Hors les murs

La Fondation Giacometti présente à Duisburg une exposition sur le thème de la femme au chariot.

Le musée Wilhelm Lehmbruck prépare, avec la fondation Alberto et Annette Giacometti, une exposition consacrée à la genèse de cette sculpture unique et son contexte. Avec cette œuvre, Giacometti accomplit un passage décisif des figures miniatures vers la réalisation de grandes sculptures. Cette figure est un prototype des figures debout qui vont devenir emblématiques du style de l’artiste après-guerre. Des bronzes furent fondus à partir de 1962, à la demande de Pierre Matisse, marchand de Giacometti à New York. Avant la fonte, l’artiste retravailla la base de la sculpture ainsi que le chariot en bois de manière à l’intégrer à l’œuvre elle-même. Deux fontes intermédiaires et un projet en plâtre du chariot sont des témoignages de ce travail. Le plâtre peint fut finalement offert par l’artiste à son médecin, Serafino Corbetta.

Cette exposition rendra pour la première fois possible la comparaison toutes les versions de cette sculpture – les trois plâtres et un bronze – dans le but d’offrir une meilleure compréhension du processus créatif  de  l’artiste. Un fragment du mur en bois de l’atelier de Maloja peint par l’artiste au moment où il réalisait la Femme au chariot, accompagnera les differentes version de cette sculpture.Des recherches récentes effectuées par Véronique Wiesinger ont montré que la Femme au chariot rend hommage à l’artiste anglaise Isabel Nicholas (Rawsthorne). Giacometti a noué une relation étroite avec cette jeune femme qui posa pour lui à partir de 1936 pour deux têtes et l’inspira pour d’autres œuvres comme La femme qui marche II et des figurnes minuscules qui seront également incluses dans l’exposition.

Le motif de la déesse conduisant un chariot réapparaîtra dans l’œuvre de Giacometti en 1950 avec la sculpure intitulée Le chariot. Dans cette œuvre, l’aspect hiératique et les connotations mythiques du motif deviennent plus évidentes. Giacometti expliqua s’être inspiré pour cette œuvre d’un chariot médical vu dans un hopital en 1938 où il était soigné pour une blessure au pied survenue dans un acident de voiture. Cependant, la découverte de nouveaux éléments reliant les deux chariots montrent que leur conception ne peut être dissociée. Le chariot est manifestement un moyen de transport d’un monde à l’autre.

L’exposition sera l’occasion de reconsidérer les sources historiques des deux sculptures de chariot de Giacometti, indépendemment des sources égyptiennes souvent mentionées. Le celèbre Chariot solaire de Trundholm datant de l’âge du bronze et découvert en 1902, fut admiré par Giacometti qui le connaissait par le biais de photographies. Il demanda spécialement à le voir quand il visita Copenhague en 1965. La signification de la roue comme symbole du soleil sera explorée ainsi que l’influence des chariots celtiques découverts en grand nombre dans les sites funéraires à travers la Suisse, notamment dans les Grisons, la région native de Giacometti.

Dans la culture celtique, le motif dominant n’est pas celui du guerrier mâle héroïque. C’est une figure féminine debout sur un chariot qui était au centre des cérémonies cultuelles.

Pour rechercher une œuvre consulter l’Alberto Giacometti Database