Composing the Space. Sculptures in the Avant-garde
À la suite des expériences des sculpteurs d'avant-garde, cette exposition examinera les conséquences des fascinantes découvertes modernistes sur la relation entre l'espace, le mouvement et le corps, dans les coulisses de l'exposition. Notre guide ici sera Katarzyna Kobro elle-même et ses œuvres d'art qui seront montrées contre les œuvres de ses contemporains, tels que : Naum Gabo, Alexander Calder, Barbara Hepworth, Antoine Pevsner, Jean Arp, Isabelle Waldberg, Alexander Archipenko et Julio Gonzales.
Avant tout, nous poserons une question sur la façon dont les artistes, tout en expérimentant la matérialité et la plasticité du temps, de l'espace et de la dynamique des rythmes du corps humain, reflètent la complexité de l'expérience de la modernité. Nous pourrons également analyser ce qui caractérise exactement leur recherche de nouvelles relations entre la forme abstraite et le mouvement, ainsi que les visions de la relation de l'homme avec l'environnement qu'ils proposent.
Kobro a affirmé que le dynamisme de nos habiletés motrices peut être capturé par le rythme de moments consécutifs de mouvement et s'arrête dans l'espace et le temps. La sculpture était pour elle un modèle d'un nouvel ordre harmonieux de l'environnement quotidien, accordé à la coordination psychophysique optimale des activités humaines. Il s'agissait de rationaliser des comportements sociaux dont l'organisation ciblée était régie par des "émotions de planéité" - le terme et le concept proposés par Kobro. Elle-même, en plus des Compositions spatiales, a également sculpté les Nus auxquels les femmes qu'elle connaissait ou qu'elle avait elle-même posées. Dans les œuvres captivant une figure humaine avec un schéma délicat et tendre, on retrouve aussi l'influence des rythmes spatio-temporels sur le corps lui-même. L'exposition combinera ainsi ces deux thèmes apparemment distincts de son travail, montrant le flux entre les rythmes quotidiens du corps et son environnement.
Suivant les idées de créateurs qui veulent se libérer de l'identification d'une sculpture à une forme solide et fermée seule, l'exposition problématisera également la question du mouvement des récepteurs de l'art. Elle s'accompagnera de parcours performatifs qui inciteront le spectateur à revoir la façon dont il engage son corps et ses sens dans la réception de la composition de l'exposition et des œuvres qui y sont exposées.
La publication de l'exposition comprendra des réimpressions et des traductions révisées des textes et des articles de Katarzyna Kobro, ainsi que des déclarations choisies d'autres sculpteurs (dont Barbara Hepworth, Georges Vantongerloo, Naum Gabo) et plusieurs articles de chercheurs contemporains, dont Carola Giedion-Welcker, Rosalind Krauss, Yve-Alain Bois, Alex Potts et Megan Luke qui traitent les questions liées aux sculptures d'avant-garde et leurs relations avec l'espace, le mouvement et la corporativité.
