Du 08 oct. 2014 au 01 févr. 2015

Giacometti

Galleria d'Arte Moderna
Milan, Italie
Hors les murs

L’exposition « Alberto Giacometti » qui a ouvert ses portes le 8 octobre 2014 à la GAM – Galleria d’Arte Moderna de Milan, présente l’ensemble du parcours artistique de l’un des sculpteurs les plus importants du XXe siècle, avec des chefs-d’œuvre absolus comme La Boule suspendue, La Femme qui marche, La Cage, les Quatre femmes sur socle, le Buste d’Annette et la monumentale Grande femme IV

 À travers les sculptures, les tableaux et les dessins réalisés entre les années 1920 et les années soixante, le visiteur pourra suivre l’évolution artistique de Giacometti, depuis ses débuts en Suisse jusqu’à sa maturité, qui a eu essentiellement pour cadre son atelier parisien de la rue Hippolyte-Maindron. Un parcours chronologique s’articulant en cinq sections – chacune étant constituée de plusieurs groupes thématiques – permet de retracer la carrière de l’artiste, de ses débuts au contact des mouvements post-cubistes et du Surréalisme à l’époque de sa maturité, où son fil conducteur devient la recherche perpétuelle d’une vérité qui lui échappe.

Cette exposition est conçue par Catherine Grenier, conservatrice du patrimoine et directrice de la Fondation Alberto et Annette Giacometti de Paris, qui prête la soixantaine d’œuvres qui seront exposées à Milan. Elle est promue par la Ville de Milan-Culture, organisée et produite par la Galerie d’Art Moderne de Milan et par 24 ORE Cultura – Gruppo 24 ORE. Il s’agit du premier événement d’un ensemble de quatre grandes expositions que la GAM de Milan, récemment réaménagée, consacrera à la sculpture.

PARCOURS DE VISITE : 

Dans la première section, le visiteur découvre l’univers intime d’Alberto Giacometti, avec les sculptures-portraits de son père, de sa mère Annetta, de son frère Diego et de sa sœur Ottilia, puis les œuvres créées à Paris, où il s’est installé en 1922 sur les conseils de son père et qui portent la marque du climat cubiste de cette période.
 
Giacometti adhère en 1931 au Surréalisme auquel il a été initié par Cocteau, par Masson et par Charles et Marie-Laure de Noailles. La deuxième section présente les œuvres qui ont vu le jour au cours de cette période intense (il s’éloigne du mouvement en 1935), de véritables chefs-d’œuvre comme la Femme qui marche, conçue comme un mannequin pour l’Exposition Surréaliste de 1933, Le Couple, révélateur de son intérêt pour l’art africain, et une œuvre encore plus célèbre, La Boule suspendue, dans laquelle Dali voyait le prototype des «objets à fonctionnement symbolique», emblématiques de la pensée surréaliste.
 
La deuxième section témoigne de la nouvelle recherche artistique de Giacometti, centrée sur le travail d’après nature : ces portraits réalisés à échelle réduite ne mesurent qu’une dizaine de centimètres et toute l’attention de l’artiste se concentre bientôt sur la tête (l’exposition présente deux Tête de femme, de 1935 et 1938). Ils annoncent les œuvres peintes et sculptées des années Cinquante et Soixante.
 
La troisième section rend compte de l’œuvre de Giacometti lorsqu’il se remet au travail après son retour à Paris en 1945, à la fin de la guerre. C’est à cette époque que voient le jour ses personnages filiformes, figures hiératiques et immobiles, rigidement distribuées sur de hauts piédestaux ou à l’intérieur de cages qui déterminent leurs limites spatiales. Ils sont représentés dans l’exposition par Quatre femmes sur socleet par La Clairière etLa Cage, œuvres de 1950.
 
La quatrième section illustre la recherche artistique de Giacometti sur la représentation de la tête, annoncée par les portraits de Rita et de Diego, parfaitement reconnaissable dans les tableaux et dans les sculptures de l’époque de la maturité. L’artiste choisit ses modèles parmi ses proches, comme sa femme Annette (Buste d’Annette, 1962), son frère Diego (Buste de Diego, 1964), le philosophe japonais Yanaihara (Buste de Yanaihara, 1961) ou sa maîtresse Caroline. En peinture comme en sculpture, Giacometti travaille intensément sur la tête dans une quête inlassable  de la vérité du modèle.
 
L’itinéraire de l’exposition s’achève avec la dernière section qui présente les œuvres de la pleine maturité de l’artiste. En 1958, Alberto Giacometti travaille aux sculptures monumentales de la Grande tête(1960-1966) et de la Grande femme IV(1960-1961), les plus imposantes jamais réalisées par l’artiste, dont la surface rugueuse renforce l’effet dramatique. Ces sculptures sont présentées dans l’exposition à côté des deux portraits assis d’homme et de femme, les bras posés sur les jambes à la manière des sculptures antiques : elles ont pour dénominateur commun l’intensité de leur regard fixe, perdu dans une sorte d’au-delà quasi prophétique.

Le parcours de visite est complété par une sélection de dessins et d’esquisses, d’images d’archives, de photos personnelles et de grands photographes qui aideront le visiteur à replacer la démarche artistique de Giacometti dans son contexte, depuis sa période surréaliste jusqu’aux dernières années de sa vie.

Commissaire : Catherine Grenier
Commissaire associée : Serena Bucalo-Mussely

Pour rechercher une œuvre consulter l’Alberto Giacometti Database