Journée d'étude : Œuvres disparues
Le destin des oeuvres d’art n’est ni linéaire ni toujours serein. Point aveugle dans la réflexion sur la modernité, la disparition des oeuvres est pourtant un phénomène central dans la création de la période, dans l’histoire matérielle des oeuvres d’art, et dans la réflexion historiographique. La journée d’études « Oeuvres disparues » souhaite interroger les ressorts et la signification des différents modes de disparition des oeuvres d’art dans la première moitié du XXe siècle.
Nombreuses sont les oeuvres des avant-gardes, surréalisme et dadaïsme en tête, qui ont pu être abandonnées, enfouies dans l’espoir d’être ressaisies postérieurement, détruites par l’artiste (volontairement ou non), vandalisées, subtilisées, spoliées, et parfois recréées. Le sort de ces oeuvres, et leurs différentes réapparitions possibles (réelles, par recréation, documentaires…) soulèvent de nombreux enjeux qui ont partie liée dans l’écriture de l’histoire de l’art du premier vingtième siècle. Plusieurs travaux récents ont ainsi pu se pencher sur ces oeuvres disparues de la période moderne (1905-1960). Au croisement du processus créatif individuel et des conséquences plus larges des faits historiques (guerres, exils, destructions massives…), la réflexion portera aussi sur l’effet produit par la réintroduction de ces oeuvres dans l’histoire de l’art telle qu’on l’écrit.
Dans plusieurs études de cas, cette journée retracera des histoires d’oeuvres singulières qui mettent à l’épreuve la réflexion en histoire de l’art. La question de la disparition même, dans la variété de ses modalités d’expression sera ainsi placée au cœur d’une interrogation sur la période moderne. Pourquoi et comment les oeuvres disparaissent-elles ? Quel sens donner à leur recréation, accompagnée ou non par les artistes ? Et quelles sont les conséquences, à l’échelle d’un corpus comme dans l’écriture de l’histoire, de la réintroduction d’une œuvre dans le corpus de celles disponibles pour penser la période ?
Organisation : Hugo Daniel
Conférences gratuites en français
Programme de la journée
9h30 - Accueil
9h50 - Mot de bienvenue
Catherine Grenier, Directrice de la Fondation Giacometti, Paris, Présidente de l’Institut Giacometti
Christian Alandete, Directeur artistique de l’Institut Giacometti
10h00 - Introduction
Hugo Daniel, Responsable de l’École des Modernités, Institut Giacometti
10h15 - 12h00
#1. Réflexions à partir des œuvres disparues chez Alberto Giacometti
Par Michèle Kieffer, Responsable du Comité Giacometti, Attachée de conservation, Fondation Giacometti, Paris
#2. Disparaître pour mieux revenir : « Autoportrait, 1912/1960 de Gino Severini »
Par Nathalie Leleu, chercheuse indépendante
Modération : Emilie Bouvard, Directrice des Collections, Fondation Giacometti
14h30 - 16h00
#3. Objets trouvés, objets perdus : quelques disparitions surréalistes
Par Katia Sowels, doctorante en histoire de l’art, ENS / Université Paris 1 – Panthéon– Sorbonne
#4. Itinéraire d’une œuvre dada disparue : Tatlin at Home de Raoul Hausmann
Par Cécile Bargues, historienne de l’art
Modération : Hugo Daniel, Responsable de l’École des modernités, Institut Giacometti
16h00 - 17h30
#5. Sauver de l'oubli. Fabrique et dispositifs de la postérité dans l'art moderne
Par Marion Grébert, docteure en histoire de l’art, boursière de l’Institut Giacometti
#6. À six pieds sous terre
Par Denys Riout, professeur honoraire d’histoire de l’art contemporain, Université Paris 1 – Panthéon – Sorbonne
Modération : Camille Paulhan, docteure en histoire de l’art, critique d’art