6. Un arbre comme une femme, une pierre comme une tête

Fondation Giacometti -  6. Un arbre comme une femme, une pierre comme une tête

Anonyme, Alberto Giacometti tenant Trois hommes qui marchent I (grand plateau), 1948, coll.Fondation Giacometti, Paris. 
© Succession Giacometti (Fondation Giacometti, Paris et ADAGP, Paris)

C’est en Suisse où il s’abrita pendant la période de la guerre que Giacometti conçoit en 1944-45 la sculpture qui sera le prototype de ses figures debout d’après-guerre : la Femme au chariot, qui représente l’image, de mémoire, de son amie anglaise, Isabel.

Debout, faisant face et les bras le long du corps, le visage sans expression, cette sculpture est exemplaire de la recherche de Giacometti de 1945 à 1965 sur l’espace de la représentation : les figures sont placées sur des socles qui les isolent du sol, ou inscrites dans des « cages » qui dessinent un espace virtuel. Certaines compositions comme La Clairière sont posées sur des plateaux en lévitation – il s’agit, là aussi, d’établir un espace parallèle au nôtre. Les figures féminines debout sont des silhouettes allusives, réduites parfois à un trait, et toujours approchées par étapes successives qui se traduisent par des séries.

Les Quatre femmes sur socle et les Quatre figurines sur piédestal sont deux propositions de quatre femmes debout vues à des distances et dans des circonstances différentes. Avec les Trois hommes qui marchent, Giacometti cherche à saisir en sculpture la vision fugitive de figures en mouvement. En 1950, Giacometti réalise une série de sculptures qui traduisent l’image d’une clairière où les arbres seraient des femmes et les pierres des têtes d’homme, image qu’il poussera plus tard jusqu’à son point ultime, en grandeur réelle.

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