29 sept. 2020

Avant-garde, « art nègre », colonialisme et racisme.

Remarques sur les primitivismes dans l'entre-deux-guerres.
par Philippe Dagen
Paris, France
L'École des modernités

La belle histoire de l'art moderne fait crédit aux avant-gardes, du cubisme au surréalisme, d'avoir reconnu la grandeur des arts d'Afrique. Un examen plus attentif contraint à renoncer à cette version heureuse des primitivismes. On comprend mieux pourquoi le surréalisme s'est détaché de ce que l'on appelle alors "art nègre" - appellation en elle-même plus que douteuse - en étudiant les discours et les attitudes de ceux qui, de Paul Guillaume à Paul Morand, sont les principaux propagateurs de cet engouement; et pourquoi préférer ostensiblement les arts amérindiens et océaniens n'est pas qu'une question de goûts sculpturaux, mais une question politique et morale.

Photo © Camille Dagen

Historien et critique d’art, commissaire d’expositions, Philippe Dagen est Professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1 – Panthéon – Sorbonne. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’art moderne et contemporain. Spécialiste de la question des primitivismes, il a notamment publié : Le silence des peintres. Les artistes face à la Grande Guerre (1996), Le peintre, le poète, le sauvage (1998), et plus récemment Primitivismes : une invention moderne (2019). En 2013, il était commissaire de l’exposition "Charles Ratton. L’invention des arts « primitifs »" au Musée du quai Branly, et il prépare actuellement une exposition sur les primitivismes dans l’entre-deux-guerres.

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